Alors que la pandémie de Covid-19 a révélé toute la gravité de la crise du travail contemporaine, particulièrement dans les secteurs de la santé et du médico-social, une dimension d’ordre sociologique sur les origines de cette crise a souvent été négligée : la dimension relationnelle.

Deux sociologues, montrent dans une note, « Sociabilité, coopération et satisfaction au travail », réalisée avec la CFDT, c’est que, s’il y a une perte de sens du travail, celle-ci est en partie liée aux difficultés de coopération. Ainsi, la coopération devrait être favorisée en tant que dimension essentielle du « mieux travailler ».

Perte de sens et désillusion

La complexité organisationnelle est une contrainte en soi à l’action collective. Les acteurs témoignent d’une perte de sens due à l’accumulation de réformes superposées dont la signification et la direction ne sont plus comprises. Ils perdent souvent le sens de l’orientation, de l’objectif et de la signification.

Beaucoup se désengagent et ne donnent pas le meilleur d’eux-mêmes. Cela entraine une forme de désillusion ou d’épuisement pour ceux qui n’ont pas les ressources pour susciter la coopération nécessaire entre des acteurs aux intérêts non spontanément convergents.

Deux exemples : médecins généralistes et parcours de soins à l’hôpital Les auteurs de la note illustrent leurs analyses par deux exemples, la pénurie de médecins et le parcours de soins à l’hôpital.

Le premier concerne les conséquences de la pénurie de médecins. Selon les auteurs « de plus en plus de médecins semblent préférer exercer sous forme de remplacements ou de temps partiels et/ou dans le cadre de contrats négociés, comprenant des rémunérations très élevées, sans prendre la peine d’accepter les contraintes du travail en équipe. » Certains médecins préfèrent ainsi travailler de manière atomisée, sans se préoccuper des attentes des patients des centres de santé.

Le second exemple aborde la notion de parcours et d’organisation de la prise en charge des patients à l’hôpital. Lorsque le parcours apparaît bien coordonné par les professionnels, il est salué par les patients. À l’inverse, lorsque il est plus heurté, ponctué de délais d’attente, ou qu’il fait apparaître des ruptures au sein de l’établissement, les patients expriment leur mécontentement, parfois de manière vive.

Travailler mieux plutôt que plus ou moins

La note met en lumière l’importance de la coopération et de la sociabilité dans le milieu professionnel, soulignant que ces aspects sont souvent négligés par le management et les réformes organisationnelles. L’accent est mis sur la nécessité de développer des relations basées sur la réciprocité pour favoriser un environnement de travail satisfaisant.

L’enquête de la CFDT souligne que les travailleurs aspirent à travailler mieux plutôt que plus ou moins, mettant en avant la coopération comme un élément clé pour améliorer les conditions de travail.

Pour en savoir plus La note "Sociabilité, coopération et satisfaction au travail" sur le site de la CFDT et de la Fondation Jean-Jaurès

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